Philo et psycho sont dans le même bateau !

Depuis la nuit des temps, dès lors qu’il n’était pas accaparé par des notions de survie (je pense par exemple à Homo Sapiens qui devait survivre à la nature), l’homme s’est interrogé sur son existence, sur le monde, sur l’univers (le ciel, les planètes…). Les philosophes de l’Antiquité dont on a des écrits (Socrate, Platon, Aristote…) témoignent de cette quête de “savoir” et de “sagesse” d’où l’étymologie du mot : Philo (amour), Sophie (sagesse, savoir).

Toutes les interrogations sont ouvertes en philosophie : qui suis-je, pourquoi mes pensées, le bien, le mal, la beauté, la liberté, l’âme, …

La philosophie de tout temps permet de s’interroger sur l’esprit, la nature humaine, la métaphysique, la spiritualité et la quête de sens amène au travail sur soi. Comme cité dans le cours, « Connais-toi toi-même », citation à laquelle on peut ajouter celle de Descartes “Je pense donc je suis”, illustrent bien ce besoin de connaissance, de compréhension, l’interrogation sur le pourquoi de notre existence au sens large, le pourquoi de nos ressentis, de nos désirs, de nos émotions, de tout ce mystère qui entoure la nature humaine.  

L’introspection fait partie intégrante de la réflexion philosophique. Il semble donc naturel que la psychologie se soit appuyée sur cet héritage pour alimenter à son tour ces questionnements sur la nature de l’homme, la pensée et apporter de nouvelles réponses. Freud lui-même écrivit dans une lettre en 1931 :

“J’avoue volontiers ma dépendance à l’égard des enseignements de Spinoza. Si je n’ai jamais pris la peine de citer directement son nom, c’est que je n’ai pas tiré mes présupposés de l’étude de cet auteur mais de l’atmosphère créée par lui.”

Sigmund Freud

La philosophie contemporaine s’alimentera à son tour des concepts de Freud et de sa mise en évidence de l’inconscient. Les deux disciplines marchent ensemble pour répondre à la vaste question : “Qui suis-je ?”. L’Homme est une énigme pour lui-même mais il pense. Dès lors qu’il y a souffrance, il y a questionnement et désir de réparation, le chemin de l’introspection et de la connaissance de soi semble alors la voie, de tout temps, pour rétablir Joie et Liberté.

“L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien”

Pascal

© Illustration : Iban Barrenetxea