Comment comprendre et soulager mon stress ?

De nos jours, étant donné la variété de stresseurs il est difficile de reconnaître que l’on est stressé. Un stress immédiat est plus simple à identifier (un conflit, un retard à un rendez-vous, une prise de parole en public, un examen…) mais soumis de façon constante à des stresseurs relatifs, il devient difficile d’identifier notre stress et son degré. Nous nous adaptons à cet état constant et la sensation de stress devient une sensation normale… jusqu’au jour où, on ne tient plus.

« La recherche montre que la meilleure manière de contrôler notre stress est de travailler le stresseur à sa source. On doit savoir ce qui nous stresse et comprendre pourquoi cela nous stresse. »

Sonia Lupien

La difficulté aujourd’hui est de reconnaître que l’on est stressé puis de savoir pourquoi. La connaissance et la compréhension aide à prendre ce recul et à trouver le chemin de la résilience. Il ne peut pas y avoir de réponse toute faite pour soulager le stress puisque tout dépend de la réalité de chacun. La réponse ne peut être qu’à l’intérieur de soi, dans notre rythme de vie et notre histoire. Il est important de mettre les bons mots sur les maux et il semble que le stress vu sous son angle biologique donne un angle intéressant : « ah bon ? Le stress n’est finalement pas que dans ma tête ? C’est aussi mon corps qui réagit ? »
Pour aller plus loin lire : “Qu’est-ce que le stress”.

« Le stress n’est pas ce qui vous arrive, mais la manière dont vous y réagissez. »

Hans Selye, 1976

Il est important d’identifier les sources de stress et de nommer les stresseurs (tout du moins les premiers qui semblent identifiables par le client). Pour cela je vous propose de prendre une feuille blanche, faire un tableau de 4 colonnes et utiliser ce que Sonia Lupien, neuroscientifique Canadienne appelle la technique C.I.N.É. En utilisant les 4 caractéristiques C.I.N.É. pour classer les stresseurs et leur impact psychologique nous pouvons commencer à prendre du recul. Cette première étape de prise de conscience amorcera le chemin du soulagement. Voici les 4 questions à se poser pour chaque situation stressante :

Est-ce une sensation de perte de contrôle (sur) de la situation ?

Est-ce une situation imprévisible ?

Ce que je vis est-il nouveau ?

La situation porte-elle atteinte à ma personnalité, mon Ego (dans le sens du moi, de notre construction)

Si un de ces 4 éléments suffit pour déclencher le stress, ceux-ci s’additionnent. En d’autres termes, une situation qui contient les quatre réponses C.I.N.É engendre une plus grande réponse de stress qu’une situation qui n’en comporte qu’une seule.

En attendant de désamorcer ce qui nous stress, voici quelques exercices pour aider à soulager ces ressentis :

1 – La respiration : profonde, en gonflant bien le ventre pour ouvrir le bas de la cage thoracique et étirer le diaphragme. Bien étiré, le diaphragme active la réponse parasympathique qui a pour vocation de rétablir l’équilibre permettant au corps de se détendre et de se réparer. Cela fait cesser la réponse de stress et la production des hormones de stress.

2 – L’activité physique : nul besoin de se préparer aux J.O., juste un peu d’action pour consommer cette énergie produite par la réponse de stress (fuir ou combattre : phase d’alarme et phase d’adaptation). Cela permettra ainsi de retrouver l’équilibre hormonal et de se sentir apaisé.

3 – Écouter ou faire de la musique : Il a été mis en évidence avec les neurosciences qu’écouter une œuvre musicale crée dans le cerveau une véritable “symphonie neuronale”. Écouter de la musique libère de la dopamine, l’hormone du plaisir œuvre au soulagement et à la détente.

4 – Regarder des sketchs et des films drôles : le fait de rire, d’entendre ou voir des blagues, augmente la libération d’endorphines (soulage le stress) et de dopamine (plaisir) dans le cerveau. L’humour envahit tout le cerveau et active notre plaisir. Il n’est donc pas ridicule de se faire une belle bibliothèque humoristique !

5 – Se concentrer sur les événements positifs : notre cerveau, on l’a compris, est naturellement en alerte sur les événements pouvant induire le danger. Entre positif et négatif, le choix est fait. Se remémorer les moments positifs et agréables peut réorienter notre pensée et soulage les tensions dues au stress.

6 – Eviter les médias et les informations négatives : les médias font le buzz en utilisant notre vigilance préhistorique ! Prendre conscience de leur impact, de leur quantité croissante et de leur légitimité pour notre survie peut permettre de s’éloigner de ce stresseur, d’éviter la surcharge et soulager d’un stress constant.

7 – La méditation en pleine conscience ou informelle : on connait aujourd‘hui les bienfaits de la méditation sur notre cerveau grâce aux neurosciences. La méditation apparaît comme un recours efficace contre le stress, elle aide à lâcher prise et prendre conscience de nos pensées et émotions dans leur dimension parfois illusoire. Méditer aide à cultiver la résilience, la tolérance et la bienveillance face aux obstacles et défis de la vie.

« La réponse de stress existe pour assurer notre survie. Mais qu’est-ce que cela veut dire ‘assurer notre survie’ En termes simples, cela veut dire ‘s’adapter’. »

Sonia Lupien

Dès lors que le stress devient un problème, de très nombreuses pistes s’offrent à chacun de nous en fonction de notre sensibilité, de nos affinités et du chemin sur lequel nous nous trouvons. Il ne faut cependant pas hésiter à en parler avec son médecin, consulter un thérapeute ou un psychologue pour soulager la tension physique et travailler sur les causes du stress qui devenant chronique submerge et posera problème.
Prévenir la maladie qui peut en découler en ne sous-estimant pas l’impact du stress constant est un beau cadeau que l’on peut se faire à soi-même, la première étape étant d’en prendre conscience.

Pour en savoir plus je vous recommande le livre de Sonia Lupien : Par Amour du stress 😉

© Illustration par Rébecca Dautremer